STAE-Toulouse - Science et Technologies pour l'Aéronautique et l'Espace
La lettre d'information n°8 - septembre 2012  
 
 
Edito
Professeur Henri Maître, président du Conseil Scientifique du RTRA
Renouvelé en 2011, le Conseil Scientifique du RTRA a tenu ses premières réunions à l'automne, à l'occasion du premier Fall Meeting. A cette occasion, les objectifs du CS ont été revisités pour tenir compte de l'évolution du RTRA, maintenant pleinement engagé dans un régime établi, et de son contexte scientifique qui a subi, comme tout le monde de la recherche française, de très profondes évolutions ces derniers mois. Libéré des fonctions d'aide au Comité de Pilotage dans les phases de construction du réseau, moins requis par l'évaluation des propositions d'étude, le Conseil Scientifique se propose tout d'abord d'assister la direction du RTRA dans l'analyse et l'exploitation des travaux entrepris jusqu'alors, de participer activement à l'animation scientifique à
travers le suivi des projets et l'organisation de séminaires et de conférences et enfin d'aider à dégager des perspectives en particulier dans le domaine de l'international et dans l'émergence d'une " industrie de services " sur les thèmes du RTRA.

Le bilan des premiers projets lancés dans les années 2008 - 2009 est maintenant bien engagé et les projets CYMENT (étude de l'hydrologie continentale), CASA (développement de capteurs spatiaux pour l'Astrophysique), PLASMAX (applications aérospatiales des interactions micro-ondes/plasma), SYMIAE (Systèmes miniaturisés intelligents pour l'Aéronautique et l'Espace) et FDAI-UV (Imageur diffractif de Fresnel et validation dans l'UV) ont permis de bien dégager la richesse des résultats obtenus et la qualité des équipes qui ont collaboré sur ces thématiques. L'analyse critique des retours d'expérience sera incontestablement un guide précieux pour choisir les futures actions du RTRA, pour engager des propositions nouvelles et stimuler des collaborations dans un paysage mobile (naissance de l'IRT AESE, extension de l'horizon des pôles de compétitivité (Aerospace Valley, Agrimip et Eau), émergence d'un Idex, élargissement du bassin de drainage du RTRA, etc.).
Enfin, le Conseil Scientifique sera mis à contribution dans les mois qui viennent lors de l'évaluation du RTRA par l'AERES selon les modalités qui demandent encore à être précisées.
  Voir la composition du Conseil scientifique
La vie du RTRA
Colloque Space Appli : Environmental issues
Du 25 au 28 juin 2012, Toulouse a accueilli la troisième édition du Toulouse Space Show consacrée au spatial et à ses applications.

Conçue pour renforcer la visibilité de la filière spatiale midi-pyrénéenne à l'international, cette manifestation organisée par le CNES et Midi-Pyrénées Expansion a rassemblé un millier de participants de 35 pays, parmi
lesquels des représentants d'industriels dont Astrium, Thales Alenia Space et Telespazio, de nombreuses PME-PMI, des centres de recherche du secteur, mais aussi des utilisateurs d'autres secteurs comme l'environnement, la santé, le transport et la mobilité.

Après la Californie en 2010, l'Agence Spatiale Italienne (ASI) et la région du Lazio (adhérente au réseau des régions utilisatrices du spatial - NEREUS) étaient les invités d'honneur de cette édition.
La première journée s'est concentrée sur les contextes sociétaux et environnementaux actuels de l'émergence de tels services. Ils sont conditionnés i) par le modèle économique des biens communs et des risques environnementaux, et pour la réparation des dégâts liés aux crises environnementales, par les capacités économiques immédiates de remédiation (figure 1), ii) par les jeux d'acteurs qui en constituent le " théâtre d'ombre " politique et social, et iii) par l'horizon incontournable que constituent les changements climatiques et leurs conséquences sur la gestion de ressources essentielles, comme l'eau.
Quatre conférences et une exposition internationales se sont déroulées sur ces quatre jours :

> Space Appli : 4e conférence internationale sur les applications spatiales ;
> Space&Law : 1er forum international, sur les aspects juridiques liés à l'utilisation des données spatiales ;
> KM : 4e conférence internationale sur la " gestion des connaissances pour les missions spatiales " ;
> ANTEM : colloque international rassemblant les membres de la communauté des antennes et de l'électromagnétisme en général.
  Voir le programme du colloque
La Fondation STAE a co-organisé avec le CNES le colloque Space Appli, consacré aux applications environnementales de la télédétection spatiale (1).

L'observation spatiale joue un rôle important dans le développement de Services Environnementaux, alliant précision, vues d'ensemble et accès privilégiés à des paramètres environnementaux complémentaires. Les données utilisées sont de nature très variée : images multi-longueurs d'ondes ou spectroscopiques, données gravimétriques ou altimétriques, etc. Croisées entre elles, elles doivent être intégrées dans des systèmes d'informations, confortées par des mesures in situ et des sorties de modèles centrés sur la nature bio géophysique, socio-économique ou démographique. Ces derniers sont centrés sur des processus qui gouvernent l'évolution des territoires ou la gestion des ressources naturelles : agriculture, pêche, gestion de l'eau, santé, assurances, urbanisme, transports, sécurité civile... Les services fournis constituent des débouchés économiques potentiellement très importants aux infrastructures spatiales dans la mesure où leurs modèles économiques leur permettent de perdurer au-delà des phases de développement et de démonstration !

Pendant trois jours, le colloque " Space Appli : Environnemental issues " a fait un large inventaire de ces questions et de leurs avancées récentes, appuyé sur les perspectives offertes par le programme européen GMES ou par des programmes nationaux, qui ont fait l'objet d'une table ronde très suivie.

La première journée s'est concentrée sur les contextes sociétaux et environnementaux actuels de l'émergence de tels services. Ils sont conditionnés i) par le modèle économique des biens communs et des risques environnementaux, et pour la réparation des dégâts liés aux crises environnementales, par les capacités économiques immédiates de remédiation (figure 1), ii) par les jeux d'acteurs qui en constituent le " théâtre d'ombre " politique et social, et iii) par l'horizon incontournable que constituent les changements climatiques et leurs conséquences sur la gestion de ressources essentielles, comme l'eau.
Figure 1 : Modélisation de la perte de PIB (en %), suite à des évènement extrêmes (crues, tempêtes, tremblement de terre, tsunamis), en fonction : i) de la part maximale (fmax, en %) d'investissements disponible sur le court terme, pour remédier aux dégâts produits (plus on peut faire face rapidement moins le PIB est affecté), ii) de la fréquence et de l'intensité des évènements (alpha = 2 signifie que chacun de ces deux paramètres sont multipliés par deux). La ligne rouge délimite le domaine de paramètres pour lequel la perte de PIB est inférieure à 1% (exposé de J.C Hourcade)
Quelques exemples de " services " ont ensuite été présentés où l'usage du spatial permet d'accroître, sans commune mesure, nos capacités en matière de prévisions météorologiques et de la qualité de l'air, ainsi qu'en matière de gestion des espaces agricoles et forestiers. Un focus particulier a été consacré à des initiatives de coopération Nord Sud, dédiées au développement durable en Afrique de l'Ouest et dans l'Océan Indien. Le troisième jour, le colloque s'est finalement tourné vers la gestion publique des océans (prévision de l'état physique et biologique de la mer, gestion optimale des pêcheries et de la prolifération d'espèces invasives) ainsi que vers la maîtrise des risques naturels (tremblement de terre, tsunamis, mouvements du sol et éruptions volcaniques (figure 2)).
Figure 2 : Mise en évidence par imagerie optique interférométrique du gonflement du volcan du " Piton de la Fournaise " (Réunion), pendant son éruption d'Octobre 2010. L'Interférogramme est calculé en combinant deux images TerraSAR-X ascendantes acquises le 19/09/2010 et le 22/10/2010. Chaque frange correspond à un déplacement dans la direction du satellite de 1.5 cm. Les coordonnées sont en km UTM (exposé de M. Diament, courtesy of J.L. Froger, OPGC).
Ce colloque a ainsi permis de balayer une grande partie de ce que l'usage des outils spatiaux pouvait apporter aujourd'hui à des sociétés, chaque jour plus conscientes de l'importance qu'il y a à prévoir, anticiper et gérer l'environnement terrestre, ses ressources comme ses crises. Les services environnementaux " spatiaux " permettent à la fois d'en construire une vision panoptique et d'en comprendre les processus complexes, régionaux et locaux, qui en déterminent l'évolution spatio-temporelle. Les applications spatiales offrent ainsi à nos concitoyens les moyens de mieux maîtriser leur pratique quotidienne de l'incertain, quelque part entre l'inconfort du fatum latin et la foi rassurante en un contrôle mécaniste des aléas.
(1) La STAE avait par ailleurs tenu un atelier de travail préparatoire en Décembre 2011, d'où est issu un document visant à prioriser et à développer les recherches nécessaires à ces problématiques de services : " Des recherches pour développer les Services Spatiaux Environnementaux ".
  Lire le document de synthèse
Rencontre avec ACTIA
Par Henri Brochet
Le 6 juin, une équipe du RTRA a rendu visite à ACTIA dans le cadre des échanges réguliers qu'entretient la fondation STAE avec ses partenaires industriels de TOMPASSE. Rappelons que le but de ces rencontres est pour les partenaires industriels de connaître les projets en cours susceptibles de les intéresser et de rencontrer les chercheurs, et pour la fondation d'identifier le plus en amont possible les challenges technologiques des industriels.
La spécialité d'Actia est principalement d'oeuvrer dans le domaine des systèmes embarqués en moyenne série pour les véhicules. C'est un groupe industriel de très haute technologie spécialisé dans les équipements électroniques à forte valeur ajoutée destinés aux marchés porteurs de l'Automotive (véhicules de transport) et des Télécommunications. Sa mission est d'être un acteur intégré (innovation, production et services) dans les domaines d'application résultant des enjeux de société : Sécurité – Environnement – Communication.
Fort de 2700 collaborateurs dans le monde répartis dans 15 pays, Actia a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de 300 M euros (plus de 50% à l'international) dont 13,8% sont alloués aux activités de R&D.

Son marché se situe dans les domaines :
- des véhicules légers, où des moyennes séries existent pour les équipements de diagnostic, de maintenance, de garage en général ;
- des véhicules en moyennes séries, ce sont les bus, les camions, les engins de chantiers, les avions ;
- des télécommunications, en particulier le segment sol pour le spatial, qui est un autre marché lié à la proximité des technologies impliquées.

Le bus est un marché où Actia a eu une position forte au niveau mondial. Actia a une bonne connaissance des besoins des pays bien équipés et le marché chinois est énorme. Il y a 10 ans, Actia produisait des systèmes embarqués sur étagère (systèmes de télésurveillance). Ensuite, Actia a développé un système modulaire flexible qui s'adapte aux besoins des opérateurs, puis s'est attaqué aux flottes. Aujourd'hui, Actia propose des offres de services à partir des systèmes embarqués, exemple " l'écodrive " (optimisation des consommations et suivi par l'opérateur). Ces offres au niveau des flottes permettent à Actia de monter dans la chaîne de valeur dans un marché très concurrentiel.
Avec la reprise en 2003 de Muller équipements de garage, le coeur de métier se situe autour des équipements de diagnostic. Aujourd'hui, l'atelier est devenu interactif, communicant, le client peut suivre en direct l'avancement des travaux. L'objectif est de réaliser 80% des réparations (et maintenance) en moins de 60 minutes.
L'étape suivante est le pilotage de l'ensemble des travaux d'un réseau (exemple Feu Vert) et le télédiagnostic en temps réel.

Actia a remporté les plateformes télématiques embarquées des marques Volvo Car, Land Rover, Jaguar.

Le savoir-faire d'Actia en électronique a été reconnu dans le domaine du véhicule électrique. Actia a été retenu pour participer à la réalisation de la Bluecar de Bolloré sur les parties :
- Chaine de tractions pour la gestion de l'énergie ;
- Portail télématique pour le suivi des véhicules ;
- Diagnostic.
Après un rappel des buts et de l'évolution du RTRA-STAE, les projets suivants ont été présentés :
- TOAST qui se situe au sein du chantier TORRENTS. Il s'intéresse aux aspects temps réel ;
- BRIEFCASE qui se positionne sur les process, méthodes et outils pour construire des systèmes plus surs et plus rapidement ;
- CASA qui a pour objet d'améliorer les résolutions spatiales et spectrales des détecteurs ;
- ROSACE qui s'intéresse aux systèmes et robots communicants embarqués.
La rencontre a été jugée très positive par l'ensemble des participants, avec d'une part une meilleure vision de l'activité d'ACTIA et des challenges techniques et industriels à venir et d'autre part un éclairage sur les activités du RTRA-STAE dans les domaines d'intérêt d'ACTIA. Des rendez-vous avec les acteurs sont prévus pour identifier plus en détails les actions communes futures.
Les autres événements
La FCS STAE était présente au Forum du CRIAQ (Consortium de Recherche et d'Innovation en Aérospatiale au Québec) qui s'est tenu le 17 mai 2012 à Montréal.
C'était l'occasion de prendre connaissance des orientations du consortium à l'horizon 2022 et des projets en cours dont certains pourraient faire l'objet d'un partenariat avec ceux de la Fondation.

Afin de soutenir les laboratoires de son réseau dans le développement de partenariats internationaux, et notamment l'échange de chercheurs sur des projets communs, la FCS a invité le CRIAQ et d'autres partenaires québécois rencontrés lors de cette mission (INRS, OURANOS...) à participer à son 2nd Fall meeting, le 14 novembre (cf. actualités).
  Pour en savoir plus
Deux nouvelles conférences de seniors invités ont été organisées dans le cadre des chantiers d'animation scientifique soutenus par la Fondation.

- Eric Féron, Professeur au Georgia Institute of Technology, Atlanta, USA, invité sur le chantier IFSE, a présenté ses travaux sur "Vérification et Validation des systèmes de commande et guidage des systèmes aéronautiques", le 9 juillet à l'Enseeiht.

- Jan Mandel, Professeur à l'Université du Colorado Denver, invité sur le chantier MOMA, a donné une conférence sur l'assimilation de données en dimension infinie.

Cet automne la Fondation accueille le Professeur Sébastien Tremblay, département Psychologie de l'Université de Laval dans le cadre du chantier FHAE. Sa première visite va consister à définir et à mettre au point un protocole pour étudier les mécanismes de la surdité aux alarmes des pilotes en simulateur de vol.

Le Professeur Frank Thiele, Professeur à la Technische Universität Berlin est invité sur le projet EMMAV. Il compte parmi les leaders mondiaux des approches de modélisation de l'interaction fluide-structure sous turbulence, appliquées en aérodynamique et aéroélasticité.
  En savoir plus sur les chantiers
Enfin, le 21 juin, une quarantaine de participants issus des milieux académiques comme industriels, ont participé au séminaire de restitution du projet I2MC" Intégration de capteurs de détection dans les matériaux composites, caractérisation de l'influence sur la santé matière et sur le comportement mécanique des composites" a présenté ses résultats.
Parmi ses résultats, la "boîte à outils ETMI", un dialogue essais/calculs - conçu comme un ensemble d'outils et de méthodologies - adapté au cas particulier des structures composites à partir du design de pièces composites test appelées Evaluateurs Technologiques Multi Instrumentés (ETMI).
  Voir l'article I2MC
Nos actions
De l'appel à idées aux nouveaux chantiers
Par Dominique Le Quéau, directeur de la FCS STAE
Après avoir lancé deux appels à projets (2007 et 2008) et mis en place ses premiers " chantiers " d'animation scientifique (2010 et 2011), le RTRA prépare le troisième étage de sa fusée à partir de son dernier appel à idées. Avec cette nouvelle opération, il s'agit d'identifier des thèmes de recherche innovants qui seront les porteurs de la recherche de demain, voire d'après-demain, et de permettre ainsi une grande réactivité devant les nouveaux défis de la recherche.
Résultat ? 76 idées nous ont été transmises entre décembre 2011 et février 2012. Elles concernent aussi bien de nouvelles thématiques que de nouveaux outils pour la recherche (instrumentation, codes numériques,...), de nouvelles méthodologies, ou encore de nouvelles pistes et dispositifs de réflexion prospective.
Elles nous parviennent du réseau de laboratoires initialement constitutif du RTRA, des services de R&D des industriels de TOMPASSE, certaines associant d'autres laboratoires de recherche ou de R&D de Midi-Pyrénées ou issus de régions voisines, offrant des compétences utiles pour l'innovation, à terme, dans le domaine aéronautique et spatial.

Le comité de pilotage s'est ensuite livré à l'analyse de cette matière. Pendant près de trois mois, toutes les propositions ont été étudiées et la quasi-totalité de leurs porteurs rencontrée. Ce travail a débouché sur la préfiguration de nouveaux chantiers et groupes de travail ; certaines idées sont allées enrichir les chantiers mis en place en 2011. Un animateur a ensuite été désigné pour chaque nouveau chantier pressenti. Charge à lui de réunir les idées regroupées dans son périmètre et de présenter un projet d'animation scientifique pour le 15 septembre. Les animateurs actuels ont eux aussi été sollicités pour mettre à jour leur programme de travail, surtout lorsque de nouvelles idées ont été intégrées au chantier dont ils ont la responsabilité.

A l'instar des chantiers existants, ces nouveaux chantiers sont destinés à développer une animation scientifique interdisciplinaire visant à faire collaborer entre elles des équipes de recherches relevant de laboratoires différents. Leur périmètre scientifique n'est pas fixé a priori, et peut être élargi suite aux réflexions résultant de l'animation. Leurs principales actions consistent en des ateliers de travail, des conférences nationales, voire internationales et des séjours de chercheurs séniors.
Prochaines étapes ? Après un nouveau travail du comité de pilotage en lien avec les animateurs pressentis, les nouveaux chantiers seront examinés par le Conseil scientifique de la Fondation les 14 et 15 novembre 2012, à Toulouse. Ses membres s'appuieront sur les dossiers remis, rencontreront les animateurs le 14, à l'occasion du second Fall meeting du
RTRA, puis délibéreront en Conseil scientifique le 15 novembre. Les propositions labellisées seront ensuite proposées au Conseil d'administration de la Fondation. Leur démarrage est prévu début 2013. Ce calendrier sera présenté au réseau lors de la réunion d'information des directeurs des laboratoires du RTRA et des correspondants TOMPASSE prévue à la fin du mois d'octobre.

Et ensuite ? Bien que ce ne soit pas le seul, et qu'il puisse exister une animation scientifique sans cela, un des objectifs des "chantiers" est de faire mûrir, puis éclore de nouveaux projets de recherche, visant à faire émerger de nouveaux concepts, de nouvelles technologies ou encore de nouvelles méthodologies dans le domaine "Aéronautique et Espace". Un appel à projets est d'ores et déjà programmé au 1er semestre de l'année 2013.

En attendant, nous vous donnons d'ores et déjà rendez-vous le 14 novembre, à Toulouse, où seront présentés l'ensemble des chantiers en cours comme en préfiguration qui participent à la construction de la fusée RTRA.
Biomimétisme et aéronautique
Reproduire ce que nous percevons de la nature ou s'en inspirer pour innover, telle a été la problématique du débat de fond sur le " biomimétisme ".
Le dernier petit déjeuner scientifique du RTRA, organisé le 8 juin à la Cité de l'espace, s'est déroulé dans une ambiance détendue et sympathique. Trois scientifiques avaient la charge de dispenser l'information pour ouvrir le débat. Ils représentaient respectivement le point de vue académique, international et régional ainsi que celui d'un industriel de l'aéronautique.
Le Professeur Alessandro Bottaro de l'Université de Gênes, quelques temps auparavant professeur à l'Université Paul Sabatier, spécialiste reconnu dans le domaine a fait un exposé de l'évolution des concepts mis en jeu. Les oiseaux ou les insectes volants, bien sûr, ont alimenté les solutions retenues par les ingénieurs.
Plumes, cils, écailles, peaux texturées ou autres revêtements biologiques ont une influence notable sur les performances de vol. Oui, faire lisse, soyeux, souple est une source de gain qu'apportent les dispositifs passifs de ces animaux. Plus subtil serait l'apport des dispositifs actifs dont se munissent les grands oiseaux. Des approches expérimentales ou numériques permettent de mieux comprendre les mécanismes impliqués et de préparer la voie pour leur intégration future dans les nouvelles générations d'appareils.
Marianna Braza, Directrice de Recherche au CNRS et à l'Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse, a présenté les principaux apports des études menées dans le cadre des projets EMMAV et SMARTWING du RTRA (voir notre site web). Ce travail résulte d'une collaboration entre aérodynamiciens et spécialistes des matériaux électro actifs intelligents. On y développe le concept de morphing, de l'échelle du drone à celle de l'avion. L'interaction fluide –structure est alors contrôlée par hybridation de différents types d'actionnements pour
coupler les différentes échelles spatiales et temporelles pour optimiser les performances à la manière de certains grands oiseaux.
Denis Darracq, enfin, Branch Manager chez Airbus, a dressé le panorama des comportements naturels qui ont ou vont inspirer les concepteurs d'avion ou les responsables du transport aérien ; cela va des dispositifs hypersustentateurs de certains oiseaux à l'organisation de vols en formation. Les idées qui seront testées par les chercheurs portent l'espoir d'un saut technologique pour les avionneurs dans les vingt ou trente prochaines années.
Dans l'assistance, de nombreuses questions ont suivi ces exposés, venant de personnes impliquées dans le processus ou tout simplement de scientifiques curieux : une responsable de laboratoire de biomimétisme, des doctorants, des spécialistes de l'aéronautique, de l'environnement. Une matinée riche qui souligne l'importance d'une recherche pluridisciplinaire sur cette thématique pleine de promesses.
Entretien avec Eric Féron, Georgia Tech
Eric Féron est professeur au Georgia Institute of Technology à Atlanta (Etats-Unis). Il est le premier chercheur senior à intervenir pour le Chantier " Ingénierie Formelle des Systèmes Embarqués " (IFSE) soutenu par la FCS STAE. Sa mission : d'une part renforcer les collaborations déjà existantes entre les équipes toulousaines qui consacrent leurs recherches à l'ingénierie des systèmes embarqués (IRIT, LAAS et Onera principalement), et, d'autre part, développer les relations entre ingénierie logicielle et système. Echanges d'étudiants, outils communs, publications, soumission de projets, proposition commune d'atelier de travail sur le thème de la vérification de systèmes critiques embarqués sont les principaux résultats attendus.
De retour à Atlanta, il nous dresse ici un premier bilan et nous livre ses impressions sur cette collaboration.
La Lettre : vous aviez fixé de nombreux objectifs à cette visite, pensez-vous avoir atteint les principaux ?

Eric Féron : Mon objectif principal était de renforcer mes liens avec la communauté toulousaine spécialisée dans le développement et la certification des logiciels embarqués dans les systèmes dits critiques en m'appuyant sur des méthodes formelles. Cet objectif a été atteint, notamment par la concrétisation de collaborations avec Marc Pantel (IRIT-INPT), Pierre-Loic Garoche (ONERA) et Michael Dierkes (Rockwell-Collins Toulouse). Des objectifs secondaires sont apparus au printemps 2012, y compris la nécessité d'établir un pont transatlantique sur le thème de la certification des algorithmes d'évitement de collision entre avions, qui trouvent naturellement leur place à l'ENAC. En complément des activités de recherche financées par le RTRA et l'INPT, j'avais aussi pour objectif, financé par Georgia Tech, de développer les visites d'élèves Américains dans la région toulousaine. Trois étudiants sont venus effectuer un cursus à l'ISAE-Supaéro. Ils viennent de rentrer aux Etats-Unis d'Amérique.

La Lettre : vous aviez déjà entrepris quelques collaborations avec la communauté toulousaine sur ces sujets, ce séjour de quelques mois vous a-t-il permis de franchir de nouvelles étapes ?

EF : Mon séjour à Toulouse a permis de concrétiser les collaborations entreprises dès
2011. En particulier, les équipes de Marc Pantel, de Pierre-Loic Garoche et la mienne ont pu développer le prototype d'un système d'auto-codage "crédible" pour les algorithmes de commande. Ce système fournit en sortie un code équipé de preuves concrètes et indépendamment vérifiables de son bon fonctionnement. Nos thésards de Georgia Tech, de l'IRIT, et de l'ONERA ont pu collaborer sur deux papiers publiés dans des conférences internationales, qui seront bientôt publiés dans des revues. De surcroît, nous avons pu, grâce à la collaboration de Michael Dierkes, entamer l'utilisation expérimentale de nos travaux chez Rockwell-Collins aux Etats-Unis.

La Lettre : Après quelques semaines loin de Toulouse, quels sont vos principales impressions ?

EF : La région Toulousaine et ses partenaires aéronautiques (Bordeaux, Poitiers), offrent un terreau intellectuel formidable, sur lequel les idées peuvent naître et se développer très rapidement. Nous avons réussi à entamer des activités passionnantes dans un domaine très important pour l'avionique mondiale. Ces activités ne font que commencer.

La Lettre : Quelles sont les prochaines actions envisagées ?
EF : L'IRIT-INPT, le LAAS, l'ONERA, et Rockwell-Collins viennent d'obtenir un contrat ANR financé par la DGA portant sur la certification des algorithmes d'optimisation quand ils sont embarqués dans les plateformes de type " drone ". Mes partenaires toulousains et moi-même sommes impliqués dans cet effort. Notre collaboration pourra donc continuer pour les années à venir. Ma présence future à Toulouse est aussi assurée par les activités que je mène avec l'ENAC dans le domaine du génie aéroportuaire, qui ont reçu l'appui de financements européens et suscité l'intérêt de l'Académie de l'Air et de l'Espace. Nous préparons également dans le cadre de la SESAR Joint Undertaking une soumission concernant la certification des nouvelles générations de technologies d'évitement. Nous poursuivrons également nos échanges d'étudiants pour renforcer les outils dont les premiers prototypes ont montré des résultats encourageants.
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Sommaire
 Edito
 La vie du RTRA
 
    Colloque Space Appli : Environmental issues
 
 
    Rencontre avec ACTIA
 
 
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 Nos actions
 
    De l'appel à idées aux nouveaux chantiers
 
 
    Biomimétisme et aéronautique
 
 
    Entretien avec Eric Féron, Georgia Tech
 
 
 
Rencontre avec les Directeurs d'unités et les correspondants Tompasse
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